La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie le sixième rapport de l’Observatoire national du suicide. Ce rapport synthétise les grandes tendances des conduites suicidaires en France ainsi que leurs facteurs structurants, tout en soulignant les apports et limites de chaque indicateur. Ces résultats contribuent à éclairer la réflexion sur les mesures de prévention.
Les hommes âgés plus vulnérables au risque de décès par suicide
Souvent associé aux jeunes, le risque de décès par suicide est néanmoins beaucoup plus élevé chez les personnes les plus âgées, femmes comme hommes : le taux de suicide des personnes de 85-94 ans est de 35,2 pour 100 000, près du triple du taux mesuré pour l’ensemble de la population. À cet âge, les hommes font face à un risque huit fois plus élevé que les femmes et 25 fois plus important que les hommes de moins de 25 ans. De plus, leur taux de suicide augmente nettement entre 2021 et 2022, passant de 77 à 86 suicides pour 100 000 habitants.
Une hausse récente des décès par suicide et une relative stabilité des hospitalisations
Avec 9 200 décès par suicide recensés en 2022, le taux de suicide atteint 13,3 décès pour 100 000 habitants, un niveau trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (20,8 et 6,3 pour 100 000, respectivement). En baisse constante depuis le milieu des années 1980, le taux de suicide parait avoir atteint un niveau plancher au tournant de la décennie 2020. Une première hausse du taux de suicide enregistrée en 2018 relevait d’un artefact, puisqu’elle était due en grande partie à l’amélioration de la collecte des données, mais le taux de décès par suicide n’a pas repris sa diminution depuis. Au contraire, il est légèrement supérieur en 2022 (13,3) à ce qu’il était en 2021 (13,0) et 2020 (13,1).
Le nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés (GAI), qui comptabilisent (sans pouvoir les distinguer) les tentatives de suicide et les automutilations non suicidaires telles que les scarifications, est stable au global. En 2023, 77 601 personnes de plus de 10 ans ont été hospitalisées au moins une fois pour GAI dans les établissements de soins somatiques, soit 128 personnes pour 100 000.
Source : Drees
Publication : Etudes et Résultats N° 1326
Date de la publication : février 2025