Si la mortalité et les incapacités continuent d’évoluer selon les tendances actuelles, la génération née en 1960 peut espérer, à 50 ans, vivre en moyenne 19 années à la retraite sans incapacité sévère, c’est-à-dire sans restriction dans les activités de la vie quotidienne. Du fait de l’augmentation de la durée de vie et du progrès médical, et malgré des départs en retraite de plus en plus tardifs jusqu’à la génération née en 1975, cet indicateur de la qualité de vie à la retraite se stabiliserait, voire s’améliorerait à partir de la génération née en 1975.
Les femmes nées en 1960 passeraient six ans de plus à la retraite que les hommes de la même génération, mais seulement quatre années de plus sans incapacité. Ces deux différences devraient légèrement diminuer pour les générations suivantes. Lorsque ces durées sont rapportées à la vie entière, les femmes restent avantagées par rapport aux hommes.
Les moyennes recouvrent cependant des disparités importantes : 4% des hommes et 13% des femmes vivraient plus de 30 ans à la retraite sans incapacité, mais 14% des hommes et 8% des femmes vivraient moins de cinq années dans cette même situation.
Les principaux déterminants de l’espérance de vie en retraite sans incapacité sévère sont l’espérance de vie, l’évolution de la survenue des incapacités et d’éventuels changements de législation sur les retraites. Ainsi, l’espérance de vie en retraite sans incapacité varie d’environ deux années entre les deux scénarios haut et bas d’évolution future de l’espérance de vie et d’une année entre les deux scénarios haut et bas d’évolution future des incapacités. Les gains constatés pour les générations nées après 1975 seraient atténués en cas de poursuite de l’augmentation de la durée d’assurance nécessaire pour obtenir le taux plein au-delà de la génération née en 1973.
Source : INSEE
Publication : Insee Références, édition 2016, P107-120
Date de la publication : novembre 2016