En France, près de deux millions de jeunes ne sont ni en étude, ni en emploi, ni en formation. Cet article présente les traits dominants concernant ces NEET, les résistances ou les évolutions identifiables sur une durée de vingt ans, à travers quatre enquêtes menées par le Céreq. Si les situations des femmes et des hommes semblent se rapprocher sur le marché du travail, les jeunes femmes n’en sortent pas gagnantes pour autant au regard de leurs trajectoires dans des contextes marqués par des transformations tant structurelles que conjoncturelles. Au prisme d’une analyse genrée, l’article revient sur l’importance de dépasser l’utilité statistique du concept NEET, en raison de sa dimension statique.
Depuis plus de trois décennies, l’insertion professionnelle des jeunes constitue une préoccupation majeure dans la société française, notamment en contexte de récession économique où ils sont surexposés au risque de non-emploi. Pour appréhender cette réalité, la Commission européenne a introduit un nouvel indicateur en 2010 : celui de NEET, contraction de l’expression anglaise Not in Education, Employment or Training. Il permet ainsi de mesurer la part des jeunes déscolarisés, sans emploi et ne suivant aucune formation, parmi l’ensemble de la population de la même catégorie d’âge. En France, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) chiffre le nombre de NEET à près de deux millions de jeunes, représentant près de 17% des 15 à 29 ans pour l’année 2017 (précisément 18% des jeunes femmes et 15% des jeunes hommes).
Source : Céreq
Publication : Formation emploi, 2020/1, n°149, p. 61-85
Date de la publication : mai 2020