Source : CNAF
Publication : Politiques sociales et familiales, n°117 (Dossier « La résidence alternée »)
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Date : septembre 2014
Apparues dans le grand bouleversement des années 1970, les pratiques de ce qui était encore la garde alternée ont d’emblée été présentées par leurs initiateurs comme l’expression d’une volonté d’égalisation des positions entre les sexes, qui posait la coparentalité après la séparation comme la transposition d’une répartition nouvelle des rôles et des tâches mise en oeuvre pendant la vie commune.
L’équivalence du temps passé pour chaque parent auprès de ses enfants pouvait être lue comme l’expression d’un processus d’égalisation entre les sexes qui s’exprimait en parallèle dans l’investissement professionnel des femmes et familial des hommes. Les réticences et les critiques à l’égard d’une telle pratique, si elles sont généralement énoncées au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant, n’en dévoilent pas moins la persistance d’une vision naturaliste qui prédisposerait les mères en toute circonstance à être les premières éducatrices de l’enfant. Conception défendue, au nom de l’intérêt du bébé, par un certain nombre de pédopsychiatres et acteurs de la petite enfance arc-boutés sur une vision traditionnelle des rôles, cette position se révèle également défendue par des féministes qui se veulent radicales au nom des risques, que porterait une telle pratique, de perpétuation d’une violence masculine sur les mères séparées…
L’article accompagne le changement de regard, social et juridique, sur cette pratique progressivement mieux acceptée, mais qui se trouve prise dans des polémiques qui la dépassent, au nom même de l’analyse de la complexité des rapports sociaux de sexe.
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