Source : CNAF
Publication : Informations sociales, n°188
La notion de vulnérabilité est mobilisée de manière croissante dans les politiques sanitaires, sociales et médico-sociales. Elle désigne, en premier lieu, une forme structurelle de fragilité de l’individu qui ne se limite pas nécessairement à une déficience physique ou cognitive mais est aussi liée à ses ressources ou à son insertion sociale. La vulnérabilité intègre en second lieu une dimension potentielle : l’individu encourt parfois un risque qui le fragilise dans la société, et tend à nuire à son bien-être. Ce risque s’inscrit dans le temps : la situation peut ainsi s’améliorer ou au contraire se dégrader en fonction du parcours et des ressources que chaque individu peut mobiliser. La notion de vulnérabilité interroge donc, in fine, la situation de chaque individu dans le contexte économique, social et relationnel dans lequel il s’inscrit.
La première partie de ce numéro décrit la façon dont les politiques publiques se saisissent du concept de vulnérabilité. Pour faire face aux risques induits par différentes formes de fragilité, les ressources personnelles sont déterminantes, notamment les liens entretenus avec l’entourage et plus particulièrement la famille (deuxième partie). Ni automatique ni « naturelle », l’entraide familiale joue un rôle important dans l’évolution de la personne. La reconnaissance progressive du rôle de la famille par les politiques sociales atteste qu’une forme de complémentarité entre aide publique et aide privée est recherchée et privilégiée (troisième partie). Cette mise en cohérence, qui ne va pas de soi, repose sur un paradoxe consistant à valoriser l’autonomie de la personne en situation de vulnérabilité et à rechercher des formes diversifiées de protection qui prennent en compte les « personnes ressources » présentes au sein de son environnement.
Date de la publication : avril 2015