Classe moyenne : un Américain sur deux, deux Français sur trois

Source : France Stratégie
Publication : Note d’analyse, n°41

La classe moyenne, définie comme l’ensemble des personnes dont le revenu (après prestations sociales et avant impôts) est compris entre deux tiers et deux fois le revenu médian, regroupe la moitié de la population adulte aux États-Unis, contre plus des deux tiers en France. Aux États-Unis, elle a connu un mouvement d’érosion ancien qui s’est poursuivi au cours des quinze dernières années. C’est beaucoup moins vrai en France. Entre 1996 et 2012, la part de la classe moyenne a ainsi diminué de 3,6 points aux États-Unis, contre 1,5 point en France, surtout depuis la crise de 2008. De plus, aux États-Unis ce tassement s’est fait davantage au profit des hauts revenus (+ 2,2 points) que des bas revenus (+1,4 point). En France, l’évolution est inverse (+0,9 point pour les bas revenus, +0,5 pour les hauts revenus).
Dans les deux pays, la part des revenus détenus par la classe moyenne s’est réduite de façon plus importante que ce qu’explique la seule baisse des effectifs, du fait d’un enrichissement plus rapide des hauts revenus.
La probabilité d’appartenir à la classe moyenne en France varie très peu avec l’âge, même si en France et plus encore aux États-Unis les moins de 30 ans et les plus de 65 ans sont davantage représentés dans la classe des bas revenus que les âges intermédiaires. Le niveau d’éducation est en revanche un déterminant majeur dans les deux pays. En France en 2012, la probabilité d’appartenir à la classe moyenne est la plus forte pour les équivalents Bac + 2 (76% contre 67% dans la population générale) et celle d’appartenir aux hauts revenus pour les Bac + 3 et plus (30% contre 10%). Ces écarts sont plus marqués aux États-Unis, trahissant un « rendement de l’éducation » nettement supérieur. Sans surprise, il est préférable aux États-Unis comme en France d’être un couple marié, « sans enfant » pour appartenir aux hauts revenus et « avec enfant(s) » pour appartenir à la classe moyenne ! À l’opposé, les familles monoparentales sont surreprésentées dans la classe des bas revenus et leur situation se dégrade en France avec un recul de 3,5 points de leur probabilité d’appartenir à la classe moyenne entre 1996 et 2012. Dans une situation initiale moins favorable, le même recul de la classe moyenne est observé pour les personnes étrangères, mais en direction des bas revenus en France et des hauts revenus aux États-Unis.

Voir la source : http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/note_danalyse_ndeg41_web.pdf
Date de la publication : février 2016