De 2000 à 2016, 150 000 places supplémentaires ont été créées dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) dans le cadre de plans nationaux destinés à augmenter la capacité d’accueil.
Cette hausse de la capacité d’accueil n’a pas significativement modifié la situation des mères de jeunes enfants sur le marché du travail. Il est peu probable que l’obtention d’une place en crèche ait permis à plus de 5 % des mères qui en ont bénéficié de ne pas interrompre leur carrière. Au mieux, grâce aux plans nationaux conduits entre 2000 et 2016, 8 000 mères de jeunes enfants auraient ainsi conservé ou retrouvé une activité professionnelle en 2016, alors qu’elles auraient interrompu leur carrière dans la situation qui prévalait en 2000.
L’augmentation de la capacité d’accueil des EAJE dans les communes concernées n’a pas non plus diminué le recours au congé parental des mères les plus éloignées du marché du travail.
En revanche, elle a diminué la demande pour des modes de garde plus individualisés, comme les assistantes maternelles ou la garde à domicile. La plupart des mères qui ont bénéficié d’une des nouvelles places en EAJE auraient continué à travailler en l’absence de ces places, en ayant recours à un autre mode de garde. Tous les modes de garde font l’objet de financements publics, ces effets de substitution doivent donc être pris en compte pour estimer l’effet des créations de place en crèche sur les finances publiques.
Source : Insee
Publication : Insee Analyses, n°55
Date de la publication : septembre 2020