Bien que la France se réjouisse d’une espérance de vie à la naissance de sa population parmi la plus élevée au monde, sa population vieillit rapidement et dans des conditions inégales. Dans ce cadre, le nombre de personnes de 65 ans et plus vivant sous le seuil de pauvreté (à 60 % du revenu médian) est passé de 650 000 en 2007 à 1 067 000 personnes en 2018, soit 8,6 % de cette catégorie d’âge. Ce niveau de pauvreté est cependant inférieur à celui de l’ensemble de la population (14,8 % selon l’Insee en 2018) et est doublé d’inégalités entre les primo-retraités et les personnes très âgées: en 2018, les personnes de 80 ans et plus sont les plus touchées par l’insuffisance de ressources et disposent de 156 euros de moins par mois que les 75-79 ans, 200 euros de moins que les 70-74 ans et 244 euros de moins que les 65-69 ans. Cependant, malgré un niveau de vie médian plus élevé, une plus grande partie des 60-74 ans sont davantage pauvres: les personnes de 65-69 ans sont plus touchées par la pauvreté par rapport à la population de 75-79 ans: 9,5% de pauvreté contre 7%. S’ajoute à cette dimension économique une dimension sociale. Comme le notent les Petits Frères des Pauvres (2017), une femme retraitée sur deux vivant seule se retrouve en situation de pauvreté. Enfin, sur le plan psycho-sociologique l’avancée en âge est largement associée au sentiment d’incertitude (Heslon, 2010).
Dans un sens, le passage à la retraite, le veuvage, la perte d’autonomie ou bien les difficultés de santé constituent des éléments pouvant favoriser l’apparition de sentiments d’angoisse et d’insécurité voire de bascule des aînés dans une situation de précarité et de pauvreté. A ce jeu, les facteurs de pauvreté et de précarité se retrouvent en interaction et interdépendance. Complémentaire de la notion de pauvreté, la notion de précarité demeure sujette à plusieurs interprétations (Waite, 2009). Ainsi, Picheral (2001) identifie la précarité comme une phase préalable de la pauvreté qui représente « un cumul de handicaps matériels (ressources, logement, alimentation), sociaux et culturels (éducation) qui conduit ou risque de conduire à la marginalisation, puis l’exclusion de la société. [….] Elle contribue à la dégradation de la santé […]. Car la pauvreté limite l’accès et le recours au système de soins ou le retarde ».
Source : Gérontopôle des Pays de la Loire
Voir la source : https://www.gerontopole-paysdelaloire.fr/sites/default/files/inline-files/Etude%20-%20E%CC%81tat%20des%20lieux%20et%20dynamiques%20des%20situations%20de%20pauvrete%CC%81%20et%20pre%CC%81carite%CC%81%20en%20Pays%20de%20la%20Loire%20.pdfDate de la publication : septembre 2022