L’arrivée d’un enfant se traduit par des pertes de revenu salarial pour les mères par rapport à la situation contrefactuelle dans laquelle elles n’auraient pas eu d’enfant, mais pas pour les pères. Elle conduit les femmes à réduire leur activité ou à l’interrompre, parfois définitivement : ces décisions d’offre de travail sont responsables d’une diminution de 20% de leur revenu salarial cinq ans après l’arrivée d’un enfant. Leur salaire horaire diminue d’environ 5% par enfant, une baisse qui persiste pendant au moins cinq ans après la naissance. Au contraire, l’arrivée d’un enfant n’a quasiment aucun impact sur les hommes, hormis sur les mieux rémunérés d’entre eux qui augmentent leur activité.
Les pertes de revenu salarial des femmes varient selon leur niveau initial de salaire horaire : elles sont très prononcées pour les bas salaires (jusqu’à 40%), alors qu’elles sont presque négligeables pour les femmes les mieux rémunérées. Cette hétérogénéité est presque intégralement due aux comportements d’offre de travail, les pertes de salaire horaire étant au contraire plutôt homogènes à cet égard.
Les ménages semblent s’ajuster aux incitations financières, les mères aux salaires les plus faibles étant les plus incitées à réduire leur activité. Ces incitations incluent le coût d’opportunité d’une diminution d’activité et le coût de la garde d’un jeune enfant, net des subventions du système socio-fiscal.
Source : Insee
Publication : Insee Analyses, n°48
Date de la publication : octobre 2019